Le traîneau du Père Noël fendit l’air glacé en une dernière danse scintillante sous un ciel étoilé. Les grelots tintèrent joyeusement, et les rennes, fatigués mais heureux, volaient au-dessus du Village de Noël. Le 25 décembre était passé, et le traîneau revenait de sa grande tournée, chargé non plus de cadeaux, mais des doux souvenirs des enfants du monde entier.
Lorsque le traîneau atterrit en douceur sur le tapis de neige immaculée de la place centrale, les lutins rassemblés applaudissaient. Certains lançaient des confettis étincelants dans les airs, tandis que d’autres agitaient des clochettes argentées. C’était un moment de célébration, mais aussi un signal : il était temps de commencer une autre forme de magie, celle de la remise en ordre du Village de Noël.
Le Père Noël descendit lentement du traîneau, caressant la tête de Rudolph, le renne au nez rouge.
— « Merci, mon ami. Toi et ton équipe avez encore été remarquables cette année. »
Rudolph renifla joyeusement, et les rennes furent conduits à l’Étable Enchantée par un groupe de lutins soigneurs. Là-bas, ils recevraient une ration généreuse de mousse d’étoiles et de foin sucré.
Pendant ce temps, dans la Salle des Archives des Lettres, les lutins archivistes s’affairaient déjà. Des montagnes de lettres d’enfants, soigneusement collectées tout au long de l’année, attendaient d’être triées. Chaque lettre racontait un rêve, un souhait, un espoir. Les lutins portaient des lunettes à montures dorées et lisaient chaque mot avec un sourire bienveillant.
— « Cette année encore, tant d’enfants ont rêvé de paix et d’amour, » murmura Fildor, le chef des archivistes.
— « Et regarde ça, » ajouta son assistant Lumil, en montrant une lettre couverte de dessins colorés. « Un enfant a même écrit une chanson pour le Père Noël ! »
Chaque lettre était classée dans des immenses étagères qui semblaient s’étendre à l’infini. Ces lettres n’étaient jamais oubliées : elles constituaient le trésor le plus précieux du Village.
Dans l’immense atelier des jouets, une autre activité battait son plein. Après des mois de fabrication intense, les machines enchantées étaient éteintes pour leur période de repos. Les lutins de l’atelier nettoyaient les établis avec soin. De petites brosses magiques s’agitaient toutes seules, frottant les moindres recoins pour enlever la poussière d’étoiles et les copeaux de bois enchanté.
Le chef des lutins fabricants, un lutin du nom de Tinkus, grimpa sur une boîte en bois et s’adressa à ses collègues.
— « Mes amis, cette année encore, nous avons créé les jouets les plus merveilleux que le monde ait jamais connus. Prenons le temps de tout ranger correctement et de préparer nos outils pour l’année prochaine. Mais surtout, n’oubliez pas de vous reposer ! Le repos est aussi une part essentielle de notre magie. »
Les lutins acquiescèrent avec enthousiasme, puis certains commencèrent à suspendre de longues guirlandes lumineuses au plafond de l’atelier pour le transformer en un lieu de fête pour les jours à venir.
Pendant ce temps, les différentes confréries des lutins s’organisaient elles aussi pour célébrer cette période unique.
Dans la boulangerie du Village, les lutins boulangers s’activaient à créer des pains d’épices géants et des brioches aux étoiles d’or. L’odeur sucrée emplissait l’air, attirant des lutins curieux qui venaient piquer des morceaux encore chauds. Le chef boulanger, un lutin dodu nommé Brimbelle, supervisait la cuisson des fameux biscuits magiques qui, disait-on, redonnaient de l’énergie à quiconque en goûtait.
Dans l’atelier des chocolatiers, c’était un véritable festival de cacao. Les fontaines de chocolat s’écoulaient en rivières dorées, et des bonbons multicolores prenaient forme dans des moules enchantés. Chaque chocolat était rempli d’un éclat de joie pure, soigneusement infusé par les lutins pâtissiers.
Non loin de là, la Confrérie des Musiciens installait une grande scène en cristal sur la place centrale. Ils accordaient leurs instruments magiques, prêts à jouer des mélodies féériques qui feraient danser tout le Village. Des harpes en glace aux tambourins en lumière, chaque instrument semblait posséder une âme propre.
Dans l’Étable Enchantée, les rennes goûtaient enfin un moment de repos bien mérité. Donner, Blitzen et les autres se vautraient dans des lits moelleux faits de nuages. Les lutins soigneurs leur racontaient des histoires, les berçant avec des récits de voyages anciens, lorsque le Père Noël visitait des contrées aujourd’hui oubliées.
Rudolph, allongé près d’un grand feu de cheminée, rêvassait en regardant les flammes danser. Il pensait à tous les enfants qu’il avait vus cette nuit-là, leurs regards émerveillés lorsqu’ils découvraient les cadeaux au pied de leurs sapins.
La Grande Fête de l’Après-Noël
Lorsque le Village fut enfin rangé, nettoyé et organisé, une grande fête fut organisée. Sur la place centrale, les lutins, les rennes et même le Père Noël lui-même se rassemblèrent autour d’un immense sapin illuminé.
Des tables chargées de mets enchantés étaient dressées, et les rires résonnaient sous les aurores boréales qui dansaient dans le ciel. Les musiciens jouaient une valse douce et joyeuse, et les lutins formaient des rondes autour du sapin.
Le Père Noël leva son verre de chocolat chaud et s’adressa à tous d’une voix forte et chaleureuse.
— « Chers amis, encore une fois, nous avons accompli l’impossible. Vous êtes tous des artisans de rêve, des porteurs de lumière et de joie. Prenez le temps de savourer ce moment. Nous avons une année entière pour nous préparer à la prochaine aventure ! »
Un tonnerre d’applaudissements éclata, et le Village tout entier retentit de joie.
Ainsi, le Village de Noël entra dans une période de calme enchanté, prêt à accueillir une nouvelle année de magie et de préparations pour continuer à faire rêver le monde entier.