Dans le petit village de Rosée, l’air était chargé de l’excitation des fêtes. Les flocons dansaient dans le vent glacé, et chaque maison brillait de lumières chaleureuses. Ce soir-là, Louna et son petit frère Tiago, âgés de huit et quatre ans, s’apprêtaient à accomplir l’un des rituels les plus sacrés de ce début du mois de décembre : l’envoi de leur lettre à saint Nicolas.
Dans la salle à manger, autour de la grande table à manger, les enfants étaient penchés sur leurs lettres. Une bougie vacillante éclairait leurs visages concentrés, tandis qu’une odeur de chocolat chaud flottait dans la pièce.
– « Tiago, n’oublie pas de demander quelque chose pour Grand-Mère ! » murmura Louna, sa plume grattant le papier.
– « Oui, c’est vrai ! » répondit Tiago, tirant la langue dans un effort intense. Il ajouta une ligne tremblotante : Une écharpe bien chaude pour Grand-Mère. Elle a toujours froid.
Les deux enfants déposèrent ensuite leurs souhaits avec soin. Une poupée pour Louna, un petit cheval en bois pour Tiago, et même des bonbons pour leurs amis du village.
Avant de plier le parchemin, Louna s’appliqua à écrire une adresse très spéciale en haut de la lettre :
À l’attention de saint Nicolas, Maison dans les Nuages, Chemin des Étoiles, là haut dans le ciel.
– « Tu crois qu’il recevra notre lettre ? » demanda Tiago, les yeux remplis d’une douce inquiétude.
– « Bien sûr qu’il la recevra ! » répondit Louna avec assurance. « Grand-Mère dit toujours que saint Nicolas voit tout, même quand on lui écrit depuis le bout du monde. »
Elle referma la lettre, glissa le parchemin dans une grande enveloppe blanche et y ajouta un petit dessin d’un âne et d’un grelot.
La lettre terminée, les enfants enfilèrent leurs manteaux, écharpes et bonnets tricotés par Grand-Mère. Ils sortirent dans le froid vif de l’hiver. Dehors, la neige craquait sous leurs bottes, et des volutes de vapeur s’échappaient de leur souffle.
Tiago tenait la précieuse enveloppe serrée contre son cœur, comme s’il portait un trésor. Main dans la main, ils traversèrent les ruelles du village, où chaque maison semblait scintiller sous le givre.
Sur la place centrale, au pied d’un grand sapin décoré de guirlandes dorées, trônait une boîte aux lettres toute particulière. Grande et rouge, ornée de motifs dorés représentant saint Nicolas et son âne, elle brillait dans la lumière des lanternes.
– « Voilà ! » s’exclama Louna. « La boîte magique ! »
– « C’est vrai qu’elle est belle… » murmura Tiago, émerveillé.
Ils s’approchèrent lentement. La boîte aux lettres était décorée de petites étoiles lumineuses qui semblaient clignoter doucement, comme si elles faisaient signe aux enfants.
– « Vas-y, Tiago, c’est toi qui postes la lettre cette année », dit Louna avec un sourire.
Tiago hocha la tête, les joues rougies par le froid et l’émotion. Il ouvrit la petite porte dorée et y glissa l’enveloppe. Aussitôt, un bruit mélodieux résonna, comme un carillon de clochettes. Une douce chaleur sembla s’élever de la boîte, réchauffant leurs cœurs.
– « Tu as entendu, Louna ? » chuchota Tiago.
– « Oui, c’est le signal que la lettre est en route ! »
Ils restèrent quelques instants devant la boîte, observant les étoiles qui semblaient danser autour d’eux.
De retour à la maison, les enfants se mirent à l’ouvrage sous le regard bienveillant de leur maman.
Devant la cheminée, Louna et Tiago s’affairaient avec une attention presque cérémonieuse. Louna tenait un chiffon doux, qu’elle passait soigneusement sur ses souliers jusqu’à ce qu’ils brillent comme des étoiles dans la nuit.
– « Regarde, ils sont parfaits ! » déclara-t-elle en les posant avec précaution sur le tapis devant l’âtre de la cheminée.
Tiago, lui, arrangeait les siens avec un sérieux presque comique. Il recula d’un pas pour les observer, croisant les doigts en murmurant :
– « J’espère qu’il y aura assez de place dedans pour tout ce qu’il apportera… »
Une douce odeur de gingembre et de miel emplit soudain la pièce. Leur maman venait de poser une assiette de biscuits tout juste sortis du four sur la petite table près de la cheminée. Louna, ravie, s’empressa de la décorer avec des branches de houx cueillies dans le jardin.
– « Ces biscuits sont pour saint Nicolas, pour qu’il reprenne des forces après son long voyage », expliqua-t-elle, avec un air d’importance.
Un verre de lait tiède fut ajouté, complétant l’ensemble avec une simplicité chaleureuse.
Tiago, lui, avait disparu un instant. Il revint en courant, une carotte bien dodue dans les mains.
– « Et ça, c’est pour l’âne ! » annonça-t-il triomphalement, en la plaçant juste à côté des souliers.
Il se redressa, les mains sur les hanches, et demanda avec un sourire malicieux :
– « Louna, tu crois qu’il aime vraiment les carottes ? »
Louna lui lança un regard complice.
– « C’est ce que Grand-Mère dit toujours, et Grand-Mère ne se trompe jamais. »
Leur travail n’était pas terminé pour autant. Louna grimpa sur un tabouret et fixa une guirlande de pommes de pin et de rubans rouges au-dessus de la cheminée. Tiago, perché sur une chaise, ajouta la touche finale : un petit grelot doré, qu’il suspendit délicatement à une branche.
– « Si on tend bien l’oreille, peut-être qu’on l’entendra tinter quand saint Nicolas arrivera », chuchota-t-il avec une excitation contenue.
Louna, les mains jointes devant elle, observa leur œuvre avec une immense satisfaction. Tout était prêt. La magie pouvait maintenant opérer.
Lorsque tout fut prêt, la maison semblait respirer la magie. Les flammes dansaient dans l’âtre de la cheminée, projetant des ombres réconfortantes sur les murs. Les enfants se mirent en pyjama et s’assirent sur un tapis moelleux près de la cheminée.
Leur maman leur raconta une histoire de saint Nicolas, celle où il sauva un enfant seul dans les rues enneigées. Tiago écoutait, les yeux ronds, tandis que Louna regardait les flammes, imaginant le grand saint franchir leur porte.
Le sommeil finit par les emporter. Mais avant de s’endormir, Tiago murmura :
– « Louna… Tu crois qu’il a aimé notre lettre ? »
– « Oui, Tiago. J’en suis sûre. »
Dehors, le vent soufflait doucement, comme une berceuse. Dans la nuit étoilée, une silhouette s’approchait du village. À dos d’un âne robuste, saint Nicolas avançait lentement, une hotte pleine de cadeaux sur le dos.
Devant chaque maison, il s’arrêtait pour déposer des douceurs, une surprise ou un petit cadeau. Quand il arriva chez Louna et Tiago, il sourit en voyant leurs souliers bien rangés et la carotte pour son fidèle âne.
– « De bons enfants, ceux-là », murmura-t-il, en remplissant leurs souliers de mandarines, de noix, de petits chocolats enveloppés de papier brillant et de leurs cadeaux.
Près de la cheminée, Grison l’âne de saint Nicolas savourait avec gourmandise la carotte laissée par les enfants. En croquant, il fit tinter le petit grelot accroché à la guirlande, émettant une note claire qui s’éleva doucement dans l’air.
Puis, avec un dernier regard empreint de tendresse pour le décor préparé avec soin, saint Nicolas se redressa.
En un instant, il disparut dans un souffle léger, aussi vite qu’il était venu. Seuls quelques flocons portés par le vent vinrent tourbillonner devant la cheminée, comme pour témoigner de son passage.
Le lendemain matin, Louna fut la première à se réveiller. Elle bondit hors de son lit, le cœur battant, et tira Tiago par la main jusqu’à la cheminée.
– « Viens vite ! »
Ils s’arrêtèrent net devant la scène magique qui s’offrait à eux : leurs souliers débordaient de friandises, et l’assiette de biscuits était vide, comme si elle n’avait jamais été pleine.
– « Regarde, il est venu ! » s’écria Louna, les yeux brillants.
Tiago, émerveillé, s’accroupit pour ramasser une petite étoile dorée qui scintillait près de ses chaussures. Il la tint dans sa paume avec précaution, comme si elle était faite de lumière pure.
– « Tu crois que c’est un cadeau de son âne ? » demanda-t-il, la voix pleine de rêve.
Louna éclata de rire et le serra dans ses bras.
Ce matin-là, dans le petit village de Rosée, la magie de saint Nicolas brillait dans chaque sourire et dans chaque éclat de rire. Et bien qu’il se soit éclipsé dans le silence de la nuit, Louna et Tiago savaient qu’il était venu. Leur lettre avait trouvé son chemin, et leur cœur débordait de joie. Merci d’avoir partagé ce moment magique avec nous !
Cette histoire est un rappel des traditions précieuses qui unissent les générations et illuminent nos cœurs pendant les fêtes. Que vous prépariez les souliers, les biscuits ou une carotte pour l’âne, n’oubliez pas que la magie de saint Nicolas se cache avant tout dans les sourires, les gestes d’amour et le bonheur partagé. Et vous, comment préparez-vous l’arrivée de Saint Nicolas ?
Partagez vos traditions et souvenirs en commentaire, et continuons à faire briller cette magie ensemble.