Il était une fois, dans une ville froide et grise, un petit garçon qui vivait seul dans les rues. On l’appelait le Petit Noir, non pas à cause de sa peau, mais parce qu’il était toujours couvert de suie. Il travaillait comme ramoneur, grimpant dans les cheminées pour les nettoyer. La suie se collait à ses habits et à son visage, et il n’avait rien pour se changer. Mais derrière cette couche noire se cachaient de beaux yeux brillants et un cœur plein d’espoir.

Le Petit Noir n’avait ni maison, ni famille, et il passait ses nuits à dormir sous les étoiles, rêvant d’un monde plus doux. Mais un soir d’hiver, alors que la neige tombait doucement, sa vie changea à tout jamais.

Ce soir-là, le Petit Noir s’était recroquevillé contre un mur, tremblant de froid. Tout à coup, une lumière dorée illumina la ruelle sombre. Le garçon leva les yeux et vit un homme grand et majestueux. Il portait une cape rouge et une mitre scintillante, et tenait une crosse dorée dans sa main. À ses côtés, un âne gris avançait doucement, ses clochettes résonnant dans la nuit calme.

L’homme s’arrêta devant le garçon.

— Que fais-tu ici, petit ? demanda-t-il d’une voix grave mais douce.

Le garçon hésita, puis répondit timidement :

— Je n’ai nulle part où aller…

Le vieil homme s’agenouilla et sortit une couverture chaude de son sac.

— Personne ne devrait affronter le froid tout seul, dit-il en enveloppant le garçon dans la couverture. Puis il lui tendit une pomme rouge et brillante.

Le garçon, ému, mordit dedans à pleines dents. Il sentait quelque chose de nouveau dans son cœur, comme une flamme qui chassait le froid.

— Viens avec moi, dit l’homme. Je m’appelle Nicolas, et je veille sur les enfants. J’ai besoin de toi pour m’aider à apporter de la lumière et de l’espoir à ceux qui, comme toi, vivent dans l’ombre.

Cette nuit-là, le garçon suivit saint Nicolas dans toute la ville. Ensemble, ils déposèrent des jouets et des friandises dans les souliers des enfants sages. À certains endroits, Nicolas s’arrêtait devant des maisons où des enfants avaient été moins gentils.

— Pourquoi ne pas leur donner des cadeaux ? demanda le garçon.

— Parce qu’ils ont parfois oublié l’importance d’être bons et généreux, expliqua saint Nicolas. Mais je laisse toujours un signe, pour leur rappeler qu’ils peuvent changer et devenir meilleurs avec ce morceau de charbon. Malgré qu’il soit sale et tout noir, en ce moment, bien façonné et avec du travail sur lui-même, peut devenir le plus beau des diamants.

Le garçon, fasciné, accompagna saint Nicolas dans sa mission magique. Au fil des années, il se consacra tout particulièrement à cette dernière tâche : laisser un morceau de charbon. Saint Nicolas lui avait expliqué que, bien que le charbon soit noir et sans éclat, il pouvait devenir le plus beau des diamants avec du soin et du travail.

Cette idée résonnait profondément en lui, car il savait, mieux que quiconque, que chacun mérite une seconde chance. Lui-même avait commis des erreurs par nécessité, simplement pour survivre. Avec le temps, il devint le fidèle compagnon de saint Nicolas. On l’appela le Père Fouettard, non pas parce qu’il était méchant, mais parce qu’il veillait sur les enfants ayant besoin d’un peu plus d’attention pour apprendre à grandir dans la bonté.

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Cette histoire s’est déroulée il y a très longtemps. Mais aujourd’hui encore, il y a des enfants comme le Petit Noir. Des enfants qui vivent dans la rue, qui n’ont pas de maison ni de vêtements chauds, parce qu’ils ont fui la guerre ou parce qu’ils n’ont pas eu une enfances comme ils auraient dû avoir. Ces enfants, tout comme le Petit Noir, n’ont rien fait de mal. Ils ont simplement besoin qu’on pense à eux, qu’on leur tende une main et qu’on partage un peu de chaleur avec eux.

Alors, en ce temps de saint Nicolas, quand nous préparons nos souliers pour recevoir des cadeaux, prenons aussi un moment pour penser à ces enfants qui ont moins de chance. Peut-être pouvons-nous faire un geste pour eux : un sourire, un jouet à offrir, ou simplement une petite pensée pour leur envoyer un peu de lumière.

Car chaque enfant mérite de se sentir aimé et protégé, comme le Petit Noir l’a été par saint Nicolas.

Bonne nuit et que la magie de saint Nicolas éclaire votre cœur.